Attaque contre un bus TATA: la peur s'installe chez les chauffeurs et les usagers

 

À l’heure de la descente ce mercredi 2 août, la gare routière de Colobane ne connaît pas l’effervescence habituelle. À 16 heures passées, une seule file est notée devant la ligne 60. Aucun bus de la ligne 65 à l’horizon.

Sous le choc, chauffeurs et receveurs de la ligne craignent de circuler, a-t-on appris sur place. Sur une trentaine de bus de cette ligne, seuls six roulent, renseigne Amdy Diop, responsable Aftu de la zone. 

Sur place cet après-midi, des usagers se plaignent, indiquant que la navette n’a effectué que deux rotations ce jour. Ils ont dû se rabattre sur les cars Ndiaga Ndiaye. 

Les bus Aftu sont la cible de personnes malveillantes. Deux morts et au moins cinq blessés dont deux brûlés graves, c’est le bilan de l’attaque au cocktail molotov d’un bus Aftu de la ligne 65. Le drame est survenu mardi sur la route de Yarakh. 

Le bus Tata qui avait quitté Kounoune pour rallier Colobane a été freiné par sept individus encagoulés. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, s’est rendu sur place, avant d’annoncer la traque des auteurs de l’attaque.

Selon le procureur de la République, les premiers éléments de l’enquête suggèrent un attentat terroriste. 

Même si aucune perte en vie humaine n’est recensée, les dégâts sont énormes à Thiès, où trois bus ont été incendiés presque coup sur coup. Le Gouverneur de la région, Alioune Badara Mbengue, assure que les auteurs seront traqués et punis.

« Face à de tels actes ignobles, odieux, on ne peut qu’exprimer notre indignation et condamner fermement et dire que les auteurs seront pourchassés, traqués, recherchés et mis à la disposition de la justice parce qu’on est dans un État de droit. Personne n’a le droit qu’elles que soient les causes, quels que soient les motifs, de s’attaquer aux biens privés d’autrui », a-t-il averti, au micro de notre correspondant sur place.

C’est la psychose chez les clients. Assises à l’ombre d’un arbre en face du Canal 4, deux vieilles dames abordent le sujet. « Je n’aimerais pas être à la place des passagers du bus de la ligne 65 aujourd’hui. Ils seront gagnés par la peur à hauteur de Yarakh », relève l’une. « Ça, c’est sûr », acquiesce son interlocutrice. 

L’autre revient à la charge, faisant savoir à sa voisine que de nombreux clients ont vécu un véritable calvaire hier. « Ils étaient amassés ici, vers 18 heures, sans parvenir à trouver de bus », dira-t-elle. 

Installée sur un muret en face de l’arrêt des lignes 31, 34, 54 et 62, une dame voilée hésite à répondre à nos questions. Elle finira pas lâcher d’un ton hésitant qu’elle attend le bus de la ligne 54.

« Je mentirai si je vous disais que j’ai l’esprit tranquille. Je suis très inquiète. Toutefois, je m’en remets à Dieu car c’est la seule ligne qui me conduit jusqu’à mon quartier à Fass Mbao », lâche-t-elle. D’ailleurs, l’entretien sera écourté par l’arrivée du bus tata. La dame qui a requis l’anonymat s’empresse d’embarquer, nous laissant en plan.

Munie d’un éventail, Amina, nom d’emprunt, doit rentrer à Diamaguene. Malgré la frayeur qui l’habite, elle est obligée, dit-elle, d’emprunter la ligne 60.

Le constat a été fait à hauteur du jet cet après-midi que des bus roulaient portes ouvertes.

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