Tensions entre pĂȘcheurs artisanaux et industriels: Greenpeace Afrique tire la sonnette d'alarme

 

Les incidents entre pĂȘcheurs artisanaux et navires industriels sont frĂ©quents. Greenpeace Afrique alerte et invite l’Etat du SĂ©nĂ©gal Ă  tenir un conseil prĂ©sidentiel pour se pencher sur la question.

Greenpeace Afrique rappelle Ă  l’État du SĂ©nĂ©gal l’urgence de tenir un conseil prĂ©sidentiel sur la pĂȘche afin de parvenir Ă  « une transparence totale dans la gouvernance du secteur de la pĂȘche, y compris la publication de la liste des navires industriels autorisĂ©s par le SĂ©nĂ©gal ».

Une recommandation qui fait suite Ă  « une altercation entre pĂȘcheurs artisanaux et l’Ă©quipage d’un navire de pĂȘche industrielle Ă  hauteur de Lompoul-sur-Mer », selon le communiquĂ© de l’organisation. « Le code de la pĂȘche sĂ©nĂ©galaise prĂ©voit une dĂ©limitation des zones de pĂȘche par types d’engins.

Aujourd’hui, le poisson Ă©tant devenu rare, certains navires industriels ne se limitent plus Ă  leurs zones de pĂȘche, et s’infiltrent dans les zones interdites pour rechercher la ressource. Les pĂȘcheurs artisanaux sont par ailleurs exposĂ©s et vulnĂ©rables face Ă  ces navires. Il est plus que nĂ©cessaire d’appliquer rigoureusement la loi sur les zones de pĂȘche afin d’Ă©viter ce type d’incident.

Si rien n’est fait, de pareilles altercations pourront conduire Ă  une situation irrĂ©versible. Les autoritĂ©s doivent prendre leurs responsabilitĂ©s avant que la situation ne dĂ©gĂ©nĂšre comme ce fut le cas Ă  Cayar en avril 2023 », a insistĂ© le responsable de la campagne ocĂ©ans de Greenpeace Afrique.

Dr Aliou Ba de poursuivre : « Aujourd’hui, la majeure partie des stocks de poissons dans la rĂ©gion est surexploitĂ©e. La prĂ©sence des navires industriels aggrave cette situation et contribue Ă  mettre en pĂ©ril les moyens de subsistance et la sĂ©curitĂ© alimentaire des populations. Les pĂȘcheurs n’arrivent plus Ă  trouver assez de ressources pour survivre, ils s’endettent et s’exposent de plus en plus Ă  une situation sociale prĂ©caire. Les autoritĂ©s gagneraient plus Ă  s’investir dans la gestion durable des ressources plutĂŽt qu’Ă  brader les ressources halieutiques aux navires industriels. Les ressources halieutiques constituent un patrimoine commun, elles doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©es pour le bien-ĂȘtre des populations locales ».

Greenpeace Afrique, tout en rĂ©itĂ©rant « la nĂ©cessitĂ© de la bonne gouvernance des ressources halieutiques », prĂ©conise aussi « l’Ă©tablissement d’un rĂ©gime de gestion rĂ©gionale, efficace et durable, en particulier pour l’exploitation des ressources partagĂ©es telles que les petits poissons pĂ©lagiques ».

Le document, rendu public ce lundi 23 mai, insiste Ă©galement sur « la fermeture des usines utilisant du poisson entier pour la production de farine et d’huile, en raison de leur impact nĂ©gatif sur l’environnement, la sĂ©curitĂ© alimentaire, les emplois et l’Ă©conomie ».

Avant de solliciter « la reconnaissance par le gouvernement de la profession des femmes transformatrices de poisson et des pĂȘcheurs artisanaux, en leur accordant un cadre juridique formel qui puisse leur donner accĂšs au droit du travail, tels que la sĂ©curitĂ© sociale et des droits de consultation dans la gestion locale de la pĂȘche ».

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