Assemblée Nationale: Guy Marius Sagna fustige la gestion d'Amadou Mame Diop

 

Circulez, il y a rien à contrôler. C’est la lecture que le député Guy Marius Sagna fait du refus du président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop de rendre compte de la gestion du budget de l’institution d’un montant de 20 milliards.

Cela fait bientôt six mois que l’Assemblée nationale a été installée et jusqu’à présent son président refuse le contrôle du budget qui est de 20 milliards de Cfa. C’est du moins, l’avis du député Guy Marius Sagna, dans un post intitulé : Silence on vole à l’Assemblée nationale du Sénégal?

«Nous avons eu dernièrement le scandale de la gestion du budget de la Covid-19. Le scandale de la gestion du budget de l’Assemblée nationale est-il en cours», s’interroge le député qui informe avoir interpellé sans succès le président de l’Assemblée nationale hier.

Selon lui, ce refus de rendre compte de la gestion des 20 milliards est en violation des articles 24 et 30 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et de l’article 31 qui dispose que la Commission de Comptabilité et de Contrôle est chargée du contrôle, de la comptabilité et de la gestion des crédits inscrits au budget de l’Assemblée nationale.

À cet effet, poursuit le député de Yewwi Askan wi, un rapport écrit portant notamment sur l’état des crédits et la situation des dépenses engagées doit lui être fourni par les questeurs à la fin de chaque trimestre. La Commission est habilitée à prendre connaissance des documents comptables correspondants.

Guy Marius Sagna ajoute par ailleurs que la Commission de Comptabilité et de Contrôle dépose un rapport trimestriel et le compte annuel sur le bureau de l’Assemblée nationale. Celui-ci doit en communiquer le contenu aux membres de la Conférence des présidents. 

En plus, poursuit-il, la Commission de Comptabilité et de Contrôle, après rapprochement des comptes du trésorier avec la comptabilité tenue par les services de la Questure, rend compte à l’Assemblée, par écrit, au début de chaque session budgétaire, de l’exécution du mandat de contrôle qui lui est confié.

«Le compte définitif de chaque gestion est adressé par le président de l’Assemblée nationale au président de la Cour des comptes. En fin septembre et en fin décembre, la Commission Comptabilité et de Contrôle aurait dû recevoir un rapport trimestriel des questeurs conformément à l’article 31», explique-t-il encore.

Et d’après lui, la commission n’a rien reçu. Du moins le vice-président de la Commission de Comptabilité et de Contrôle qu’il est n’a reçu aucun rapport. Il affirme que la Commission de Comptabilité et de Contrôle n’a déposé ni rapport trimestriel ni rapport annuel sur le bureau de l’Assemblée nationale.

«Du moins le vice-président de cette commission que je suis n’a travaillé sur aucun rapport trimestriel ou annuel», précise le député. Membre de trois Commissions permanentes à l’Assemblée nationale, il affirme que de ces trois commissions, la Commission de Comptabilité et de Contrôle est la seule à n’avoir ni groupe WhatsApp ni tenu de réunion.

En définitive, le député de Yewwi, qui revendique son impérialisme, indique que nous souffrons en Afrique d’un problème de système caractérisé par le présidentialisme néocolonial.

«Le président de la République à des pouvoirs exorbitants. Il en est de même du maire, du président du conseil départemental, du président de l’Assemblée nationale, des présidents des commissions de l’Assemblée nationale…», fustige Guy Marius Sagna qui appelle à sortir du «présidentialisme néocolonial».

Le président de l’Assemblée nationale n’a pas souhaité réagir. «Personne ne va réagir », assène Guy Marius Sagna. Les membres de la Commission de Comptabilité et de Contrôle sont en quelque sorte les commissaires aux comptes de l’Assemblée nationale.

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