Aliou Cissé: "nous sommes véritablement confiants"

 

Le coach des Lions, Aliou Cissé, a livré ses impressions à la veille du match contre les Pays-Bas (16h GMT). Confiance et détermination malgré le forfait de son métronome Sadio Mané. 

 « C’est un plaisir d’être là. Ce qu’on attend de ce match-là, très important pour nous, c’est de bien débuter, entrer de la meilleure des façons, essayer de faire un bon résultat qui nous mettra dans cette compétition sous de meilleurs auspices. »

« Ce qui nous réconforte »

« Le premier match dans une compétition de cette envergure est très important. Face à nous se trouve une très bonne équipe des Pays-Bas. Mais l’expérience de 2018, les différentes CAN emmagasinées et ce statut de Champion d’Afrique nous réconfortent et nous donnent de la confiance. Nous sommes véritablement confiants. »

« C’est la santé de Sadio Mané qui compte »

« Je suis tout d’abord peiné pour le garçon. Au-delà de l’équipe nationale, c’est surtout sa santé qui compte. Bien sûr qu’on ne cache pas son importance. Comme la plupart, les entraîneurs constituent leur équipe autour d’un ou leurs meilleurs joueurs. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement, qu’il revienne dans les meilleures conditions pour qu’il puisse continuer à faire son travail correctement. Mais, au moins, il y a un groupe, un collectif qui est là avec des joueurs expérimentés et des jeunes prêts à relever le défi. Il nous est aussi arrivé de jouer des matchs sans Sadio Mané même si c’est vrai que ce n’était pas des matchs d’envergure comme celui qui nous attend contre les Pays-Bas. L’état d’esprit est bon et tous les gars sont concentrés à relever ce défi. Quand on regarde aussi, les Pays-Bas ont toujours bien débuté ces rencontres au Mondial. Nous espérons avoir la même chance qu’on a eu pratiquement toutes les compétitions depuis que je suis à la tête de cette sélection. »

« Un forfait qui affecte le monde entier »

« Le forfait de Sadio Mané n’affecte pas seulement les Sénégalais mais le monde entier. Il ne faut pas oublier que nous parlons de quelqu’un qui a récemment été deuxième meilleur joueur sur le plan mondial. Il représente effectivement le Sénégal, le continent africain. Mais il représente surtout le football mondial. Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner depuis pratiquement 15 jours. J’ai reçu des messages de partout. C’est vrai que c’est triste pour nous, mais aussi pour le garçon. Nous lui souhaitons un bon rétablissement et qu’il puisse retrouver son travail dans les meilleures conditions Nous prions pour lui ».

« Rester ce que nous sommes »

« Je crois que nous devons rester ce que nous sommes, avec des valeurs, une identité. Il ne s’agit pas de copier ce que les autres font mais essayer d’avoir une identité, un style de jeu qui nous colle par rapport au prototype de joueurs qu’on a. On ne peut rien inventer. Tout le monde connait le style du Sénégal. J’espère qu’on continuera à avoir ce style qui nous va très bien. Il ne s’agit pas de recopier mais surtout rester nous-mêmes. »

« Van Gaal est une référence mondiale » 

 « Louis Van Gaal est une référence mondiale. On n’a plus à le présenter. Sa discipline, tout le monde la connait. Mais le football de haut niveau est fait de discipline et de rigueur. Et nos joueurs sont habitués à jouer dans ces configurations. »

« Pourquoi on a fait venir Moussa Ndiaye » 

 « Il est difficile de remplacer Sadio Mané mais nous avons actuellement quelques soucis d’ordre administratif avec un joueur qui joue à ce poste (l’arrière gauche Ismail Jakobs). Moussa Ndiaye, on le connaît, c’est un garçon qui évolue avec nos jeunes catégories, un joueur très prometteur. On a décidé de le faire venir. C’est très bien pour lui et pour notre équipe nationale. Nous lui souhaitons la bienvenue. Tous les scénarii sont envisagés. C’est un groupe homogène et équilibré. J’espère que les problèmes administratifs vont se régler rapidement et que Jakobs nous rejoindra pour le prochain match. Mais on a un groupe où on a misé sur une certaine polyvalence qui fait qu’on peut échanger et il n’y aura pas de soucis pour remplacer Ismail Jakobs. »

« Ne pas commettre les erreurs de 2018 »

« Quatre ans sont passés. Quand j’ai pris l’équipe en 2015, on a eu la chance de jouer une Coupe du monde en 2018 alors qu’on était resté 16 ans sans y aller. Quatre ans après, je pense qu’on a emmagasiné de l’expérience. On a eu à jouer de très gros matchs. On est champion d’Afrique. En allant en Russie, on ne l’était pas. On est qualifié pour une deuxième fois consécutive à cette Coupe du monde. D’autres joueurs nous ont rejoint, des joueurs de très grande qualité, pour renforcer notre groupe. On a aujourd’hui un peu plus de certitude. J’ose espérer que les erreurs qu’on a commises en Russie, nous ne les commettrons pas parce que notre équipe est beaucoup plus expérimentée et habitués à ces grands rendez-vous. » « Un privilège d’être là » « Je suis à ma cinquième compétition, à savoir trois CAN et deux Coupes du monde. En tant que joueur, j’ai aussi participé à une Coupe du monde (2002). Je crois que je suis le seul technicien africain à avoir cette chance. Le football de haut niveau est fait d’appréhensions et de pression, il n’y a pas de certitude et c’est ce qui fait son charme. C’est aussi une opportunité, un privilège d’être là. A nous de faire le travail sans aucune appréhension ou état d’âme. Nous sommes confiants et notre passé nous donne beaucoup de confiance. Nous gardons cette humilité qui fait notre équipe tout en restant quand même ambitieux pour cette Coupe du monde. » 

« Edouard Mendy aura l’opportunité de montrer son niveau »

« Tous les joueurs qui sont là aujourd’hui sont de véritables compétiteurs. Maintenant, une équipe de football, c’est avant tout un entraîneur qui vient avec ses choix. Ça n’enlève en rien les qualités d’Edouard Mendy qui, il y a quelque temps, était considéré comme un des meilleurs gardiens de cette planète et il ne faut pas l’oublier. Je n’ai aucun doute sur ses qualités. Et durant cette Coupe du monde, il aura l’opportunité de montrer véritablement qui il est et surtout le niveau qu’il a. Nous lui souhaitons une bonne compétition. Nous savons qu’il est un homme de challenge. »

« Nous avons trouvé au Qatar des gens accueillants »

« J’ai eu la chance de parcourir le monde en tant que joueur puis entraîneur. Mais je peux dire que nous avons trouvé au Qatar de belles installations. Et pour un footballeur ou un entraîneur, le plus important, c’est de trouver des terrains de qualité. Nous avons trouvé des gens accueillants et c’est cet engouement dont le football a besoin. C’est aussi une manière de montrer que le football est pratiqué dans cette partie du monde. Tout ce qui existe en Afrique ou encore en Europe, doit avoir ici. En tout cas, c’est tout le mal que je souhaite à ce pays. Je peux vous assurer que nous sommes très bien installés. Les hôtels sont magnifiques, de même que les terrains. Les gens sont extraordinaires. » 

« Le 3-5-2 des Pays-Bas, un système que nous connaissons »

« Nous avons rencontré des équipes qui jouent avec ce système en 3-5-2, le Zimbabwe lors de la CAN, la Guinée, le Malawi ou encore le Cap-Vert. Ce sont des systèmes que nous connaissons. Mais ce qui est important, c’est de nous focaliser sur nous, sur ce que nous sommes capables de faire. A partir de là, je sais que tous les ingrédients seront réunis pour bien répondre à ces équipes qui jouent en bloc. »

« Comment jouer sans Sadio Mané » 

« Donner la chance aux jeunes joueurs ? Non ! Krépin n’est plus un jeune joueur, il est là depuis deux ou trois ans. Les jeunes, c’est plutôt les Jackson Mendy, Iliman Ndiaye… Aujourd’hui, que ce soit Boulaye Dia, Famara Diédhiou, Ismaïla Sarr, ce sont tous des joueurs capés. Ce qui est plus important ici, c’est d’avoir une complémentarité entre ces garçons-là. De plus en plus, ils ont l’habitude de jouer ensemble. J’ai une profondeur de banc qui me permet aussi d’apporter des correctifs au moment opportun. »

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