Mame Maodo, une voie salvatrice… Par Mame Goor Ngom

 

En 1855, une lumiĆØre vit le jour dans un pays sous le joug du colonialisme tout sombre. Mame Maodo est apparu avec une telle intensitĆ©, sous les attributs d'un futur leader. Thierno Ousmane Sy son pĆØre est un Ć©rudit qui ne cherchait qu'une richesse : la connaissance. C’est d’ailleurs Ć  la quĆŖte de ce prĆ©cieux bien qu'il se retrouva Ć  Gaaya, lieu de naissance d'El Hadji Malick Sy. Fatimata Wade Fawade WĆ©lĆ© sa mĆØre, se singularisait par sa bienveillance, sa gĆ©nĆ©rositĆ©, sa saintetĆ©.

Les talibĆ©s de cette contrĆ©e religieuse Ć©taient ses protĆ©gĆ©s. Elle, leur recours, leur rĆ©confort. El Hadji Malick nĆ© dans un tel contexte, une telle atmosphĆØre, Ć©tait donc prĆ©destinĆ© Ć  ĆŖtre exemplaire. Justement, le destin fit que son pĆØre Thierno Ousmane meure avant sa naissance. Une lourde responsabilitĆ© si prĆ©coce. Une richesse, un hĆ©ritage fort symbolique. Une bibliothĆØque. Des conditions idoines pour qu’il soit… et soit une rĆ©fĆ©rence religieuse, un leader incontestable.

Une mĆØre et un oncle Alpha Mayoro WĆ©lĆ© qui ont trĆØs tĆ“t compris le sens de la mission. Une Ć©ducation rigoureusement bien organisĆ©e, articulĆ©e autour et dans les prĆ©ceptes islamiques avec une fine connaissance d’une sociĆ©tĆ© sĆ©nĆ©galaise loin d’ĆŖtre linĆ©aire.

« Je fus recommandĆ© Ć  ses dĆ©tenteurs -des sciences islamiques- les plus Ć©minents et les plus compĆ©tents par mon oncle maternel... », Ć©crit El Hadji Malick dans son œuvre IfhĆ¢m al Munkir al – jĆ¢ni.

L’existant utilisĆ© avec dextĆ©ritĆ©, une solide base acquise, le reste est l’illustration d’une saine dĆ©termination Ć  acquĆ©rir de multiples savoirs, du savoir-faire dans des domaines variĆ©s. Une ambition prĆ©maturĆ©e Ć  la quĆŖte du bien, loin des biens d’un monde affreux. AprĆØs la case mĆ©morisation du Coran, beaucoup de sacrifices consentis, des efforts incommensurables pour avoir le maximum de connaissances.

Il Ć©tait conscient qu’il serait un berger des Ć¢mes qui a la dĆ©licate responsabilitĆ© de remettre les Ć©garĆ©s sur le bon chemin et surtout de bĆ¢tir une sociĆ©tĆ© Ć©quilibrĆ©e, juste et cohĆ©rente qui Ć©chappe aux vicissitudes d’un monde que pourrissent les ingratitudes et les petitesses de toutes sortes. Une longue quĆŖte, comme le recommanda son pĆØre ! Mauritanie, Saint-Louis, Louga, Pire, Tivaouane, Sagata, Fouta Ć  SaldĆ©, Podor… Un quart de siĆØcle de recherches, de recherche du bien, de l’utile. Haro sur tout ce qui est futile.

La consĆ©cration au bout de l’effort : Khalife de la Tidjania au SĆ©nĆ©gal aprĆØs un pĆØlerinage mĆ©morable Ć  la Mecque en 1888. Lui mesure la tĆ¢che et s’attelle Ć  la mission. Les rĆ©sultats sont lĆ . Cent ans aprĆØs sa disparition, les foyers qu’il avait crĆ©Ć©s sont toujours ardents. La ferveur s’intensifie. La cĆ©lĆ©bration du Maouloud , la naissance du ProphĆØte (PSL) Ć  Tivaouane est une pierre angulaire dans une œuvre gigantesque. Il a donnĆ© Ć  cet envoyĆ© de Dieu tout le respect, toute la dimension qu’il mĆ©rite. Une pĆ©dagogie par les actes, par le verbe. Par l’exemplaritĆ©…

S’en servir pour ne pas pĆ©rir

Cent ans aprĆØs sa disparition, il nous accompagne. Une lumiĆØre plus que jamais vive, des enseignements impĆ©rissables. Un leadership Ć©ternel. Immortel. La rĆ©ussite est totale. Sans ambages. Car, ce qui importe le plus dans la vie d’un homme, c’est son legs . Maodo a rĆ©ussi de fort belle maniĆØre. Il a Ć©duquĆ© des hommes et les a mis sur orbite.

Une pĆ©rennisation d’une belle et immense œuvre qui ne cesse d’Ć©largir son champ.

Cette culture du travail bien fait, du licite, cette vie dans la plus grande orthodoxie, cette impressionnante entente dans une organisation sans anicroche, constituent Ć  n’en point douter la marque de fabrique d’un soufisme bien entretenu. 

L’appel de Maodo a Ć©tĆ© bien entendu. Il reste Ć  mieux l’assimiler pour qu'il soit beaucoup plus apprĆ©hendĆ© et mieux profitĆ© Ć  un monde en crise, un pays aux relations sociales qui deviennent de plus en plus distendues. Si on assiste aujourd’hui Ć  des empoignades de bas Ć©tages, des querelles qui nous enfoncent dans les abysses de l’ignominitĆ©, c’est parce que l’Ć©nergie qu’il nous faut pour appliquer Ć  la lettre les visions lumineuses de nos guides comme El Hadji Malick Sy, est peu ou pas dĆ©ployĆ©e. On doit vite y remĆ©dier avant qu’il ne soit tard.

DĆ©jĆ , les perspectives sont sombres. Des incertitudes qui font penser au chaos. Quelle immense fortune! Quelle richesse inexploitĆ©e ! Quel gĆ¢chis !

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