Cherté des factures : La Sones audite Sen'Eau

 

Les populations se plaignent, de plus en plus, de la cherté des factures depuis l’installation de la Sen’Eau en janvier 2022, alors que le prix de l’eau n’a pas officiellement connu de hausse.

Le Quotidien, qui crève l'abcès dans sa parution de ce samedi, révèle que la Sones va auditer incessamment le système de facturation de la Sen'Eau. Le journal de citer le directeur de la communication de la Sones, Habib Demba Fall.

L’endroit grouille de monde. Le vigile, dans ce contexte de pandémie, est obligé de sortir certains. À l’agence de la Sen’Eau de Yoff, située à côté de l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor, le débat est axé sur la cherté des ­factures.

«Je vis seul, je n’ai pas de femme et je prends un bain par jour. Je payais au maximum 2000 francs. Mais cette fois-ci, on m’amène une facture de 22 500. C’est du vol», accuse Pape Amadou Seck, habitant à Nord Foire.

Et, comme devant la barre, chacun exhibe son papier pour dénoncer le prix de l’eau. Aussi, lors de leur passage à l’Assemblée nationale, le 9 décembre dernier, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement, et la directrice de la Sen’Eau, Jany Arnal, ont essuyé la colère des députés.

«Madame la directrice, je suis désolée, mais ça ne marche pas. Je signe et persiste que ça ne marche pas. Les Sénégalais souffrent à cause de l’augmentation abusive des factures d’eau. J’habite seule dans ma maison. Avant je payais 3000 francs. Maintenant, je paye 17 500 francs. Ce n’est pas normal. Il y a un ­problème. Il faut revoir votre manière de faire et respecter les consommateurs», avait protesté la députée Mame Diarra Fam.

«Inexistence de règles claires de vente de l’eau»

Officiellement, le tarif de l’eau n’a pas connu de hausse depuis l’année 2015 et est fixé par arrêté ministériel. À noter qu’il existe 3 tranches pour la facturation de l’eau potable des clients domestiques-particuliers.

D’après la Sen’Eau, qui a succédé à la Sénégalaise des eaux (SDE) pour une durée de 15 ans, il s’agit de la tranche sociale qui est de 202 francs Cfa le m3 pour les villes assainies et 188,5 francs Cfa le m3 pour les villes non assainies, pour un volume compris entre 1 et 20 m3 pour 60 jours de consommation.

La tranche pleine, qui est de 697,97 francs Cfa le m3 pour les villes assainies et 636, 34 francs Cfa le m3 pour les villes non assainies, pour un volume compris entre 21 et 40 m3 pour 60 jours de consommation.

Et la tranche dissuasive qui est de 878,35 francs Cfa le m3 pour les villes assainies et 778,87 francs Cfa le m3 pour les villes non assainies, pour un volume supérieur à 40 m3 pour 60 jours de consommation.

Dans un article réalisé par le sociologue Moussa Diop en mai 2011, il est mentionné un manque de transparence dans le mode de calcul sur la fixation des tarifs de revente, leur diffusion et affichage publics pour que nul usager n’en ignore les niveaux et les unités de mesures utilisées (bassine de 25 litres, seau de 10 litres, fût de 40 ou 200 litres, etc.).

«Il est impossible pour l’usager de la borne-fontaine d’effectuer un autocontrôle, en raison de l’inexistence de règles claires de vente de l’eau dans ces endroits. Ce défaut montre l’absence notoire de contrôle des tarifs appliqués et de la qualité du service offert», ­souligne-t-il.

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